mercredi 7 mai 2014

L’Étranger

Albert Camus naît en Algérie en 1913. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, il intègre la Résistance à Paris et devient rédacteur en chef du journal Combat. Dramaturge, philosophe et romancier, il s’interroge sur le sens de l’existence. Prix Nobel de littérature en 1957, il se tue dans un accident de voiture en 1960. Une mort prématurée qui lui confère la stature d’un mythe.

Formé à l’École des arts décoratifs de Nice, Jacques Ferrandez s’est tourné vers l’illustration et la bande dessinée. Les livres de ce natif d’Alger ont fait l’objet d’expositions en Algérie et en France.

Paru en 1942 L’Étranger est le premier livre de Camus reconnu du public, il fut publié en même temps que son essai Le Mythe de Sisyphe.

L’histoire de Meursault commence dans le car qu’il prend pour se rendre à l’enterrement de sa mère dans le sud de l’Algérie. La chaleur accablante est insupportable pour ce personnage qui se veut non émotif, sans lien avec le genre humain. Il va se justifier d’avoir négligé sa mère à l’asile en avançant sa pauvreté. Pas d’argent, pas de cœur. De retour en ville, Meursault l’indifférent prend une maîtresse et se lie d’amitié avec un marginal. Quelques jours plus tard, soûlé par le soleil, Meursault tuera un homme sur la plage. Étranger aux autres comme à lui-même, il assassine un Arabe parce qu’il en a eu la possibilité. Son emprisonnement, son procès l’indiffèrent autant que sa vie, seule sa condamnation à mort le libérera. Le dessin et la mise en page ne trahissent pas l’œuvre.

L’Étranger d’après l’œuvre d’Albert Camus de Jacques Ferrandez aux éditions Gallimard fétiche, 136 pages, 22 euros.

mardi 6 mai 2014

Palmer en Bretagne

Natif du Finistère, René Pétillon est un dessinateur autodidacte, passé professionnel, qui n’a jamais posé les pieds dans une école d’art. L’histoire relate que c’est après avoir envoyé des dessins par la poste qu’il fut publié dans les journaux.

Le quinzième album des aventures de Jack Palmer l’envoie en Bretagne. Dès la couverture, l’auteur gave son lecteur au bleu lumineux. Un régal pour les touristes de passage dans cette région magnifique, où il fait beau plusieurs fois par jour. L’encombrant détective Jack Palmer débarque sur une île bretonne prisée des riches.

L’enquêteur a été embauché par un homme d’affaires parce que, sous sa casquette, ce millionnaire n’est pas plus haut que Palmer avec son chapeau. L’incipit rappelle celui de la pièce Art de Yasmina Reza: deux personnages vaniteux se jettent leurs revenus à la figure afin d’exister devant des invités. Le personnel de maison, tous bretons, avec de bons motifs pour se plaindre des conditions de travail, vit autour de ces gens-là. En dépit des préoccupations de certains, la population locale continue sa vie quotidienne au bord de la mer. Il y a les gendarmes et la gendarmerie, l’odeur des algues vertes, les mareyeurs et leurs homards, les élevages porcins et le Fest-Noz. Tout cela est bien beau mais on a retrouvé un corps sur la plage et seul Palmer a vu l’assassin. Cet album ne manque pas de charme, mais il est néanmoins peu pourvu de l’impertinence habituelle de l’auteur.

Palmer en Bretagne de René Pétillon aux éditions Dargaud, 56 pages, 13,99 euros