mardi 12 mars 2013

Strummerville

Fils d’ouvriers, Bruno Clément passe sa jeunesse en Seine-et-Marne. À la fin de ses études universitaires il intègre l’administration pénitentiaire et parvient au rang de «sous-directeur de l’état- major de sécurité». À 15 ans, il avait écouté son premier album des Clash. Tombé dedans, il n’en est plus ressorti depuis 1977. Inconditionnel de Joe Strummer, le gratteur et la voix du groupe, l’annonce de sa mort, le 22 décembre 2002, l’anéantit. Joe Strummer n’était pas un homme célèbre, c’était la légende des groupes connus. Une idée viendra, née du mythe, et l’auteur se projette en roman.

Le narrateur, Patrick Thomas, est étudiant en 1976. Engagé radicalement dans son combat politique, il commet une faute et s’enfuit à Londres. Atterrissant dans un squat il y côtoie Joe Strummer et se lie d’amitié avec lui, le voilà embarqué dans l’épopée des Clash.

Revisiter de l’intérieur l’itinéraire d’un groupe en compagnie de son leader charismatique  rappelle les Évangiles. Le chemin de croix arrivera en 1982. Le héros est rattrapé par la constance policière lors d’un séjour en France. Condamné, il passera vingt ans en prison.

S’ensuit la description d’un univers carcéral tout à fait à la hauteur de sa mauvaise réputation. Une justice inhumaine exercée par des magistrats vaniteux, tandis que les condamnés sont humiliés en permanence. L’auteur, chargé des conditions de sécurité de l’ensemble du système carcéral français, connaît son sujet.

Strummerville de Bruno Clément-Petremann, Prix première impression 2012, La Tengo éditions, 334 pages, 15 euros.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire