dimanche 18 novembre 2012

Batchalo

Chez les Tziganes «batchalo drom» signifie bonne chance sur la route. Pour les gens du voyage la route n’est pas qu’un chemin, c’est leur vie. Avec la chance, tout avance mieux. L’action de ce roman graphique débute dans un village tchécoslovaque en février 1939, où deux enfants disparaissent. La cohabitation des villageois avec les romanichels du campement d’à côté pose déjà un problème, donc les coupables sont forcément les nouveaux arrivants, c’est l’émoi avant l’émeute. Pris à partie, les gens du voyage signalent la disparition de dix des leurs. Le père d’un des deux gamins manquants, Josef, est policier, il décide de leur faire confiance. En compagnie des romani, le gadjo va enquêter afin de retrouver la pistes des disparus. Cherchant inlassablement, ils finissent par comprendre l’horreur. L’armée des envahisseurs, pourvoyeuse de l’idéologie hitlérienne, a enlevé les enfants et les a déportés en Allemagne.

Intrépides, les parents franchissent la frontière, mais se retrouvent vite internés dans l’aberration du «Zigeunerlager», le camp tzigane de Birkenau. «Zigeuner» concerne les Tziganes. Himmler a promulgué leur extermination en décembre 1942.

Cette bande dessinée évoque le thème peu traité du «Porajmos». En langue romi, l’extermination des peuples gitans par les nazis. Bien documentés, les auteurs ont joint un dossier historique de huit pages en fin d’album.

Batchalo par Le Galli et Bétend aux éditions Delcourt 80 pages, 17,95 euros.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire